EXPOSICIÓN: BORIS VIAN
Biblioteca Pública de Soria
Del 23 al 28 de marzo
Artículo de Francisco Javier Irazoki:
Boris Vian, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir
Biografía de Boris Vian
Boris
Vian (1920-1959), que fue una figura muy importante, pero desconocida, del
Saint-Germain-des-Près de la post-guerra, ha suscitado desde su muerte un
redescubrimiento de su talento. Personalidad rica y compleja, alumno de la École
Centrale, músico de jazz, admirador de Alfred Jarry… y de Jean-Paul Sartre
(“Jean-Sol Partre” dans L´Écume des Jours),
ocupó, en 1946, la crónica escandalosa por su pretendida traducción de un
novelista imaginario, el Americano Vernon Sullivan. Otros tres libros le
siguieron bajo esta atribución paródica, pero también otras cuatro novelas
firmadas con su verdadero nombre: L´Ecume
des Jours (1947), L´Aumone à Pékin
(1947), L´Herbe rouge (1950) y L´Arrache-Coeur (1953). Su estilo es de
una fantasía poética y a veces dolorosa, que junta el desafío lanzado contra un
mundo juzgado por él como odioso los
hallazgos humorísticas a la manera de Raymond Queneau. Boris Vian ha dejado
también obras teatrales, sobre todo L´Équarrissage
pour tous (1950), situada en la época de La Liberación, Le goûter des
Généraux (escrita en 1951), en la que aparecen figuras caricaturales, de
oficiales en peligro y timoratos, tales como el denominado L´envers de Laveste, que exclama de pronto: “Oh, c´est trés désagréable, écoutez, rien ne désorganise une armée
comme la guerre!” En 1959, Les
Bâtiseurs d´empire alcanzarán la dimensión de un mito kafkiano: una familia
expulsada de unos apartamentos, que van reduciéndose de piso en piso, se
enfrenta a un ser miserable, el Schmürz,
agazapado todo el rato en la
habitación principal.
El
estilo de Boris Vian se caracteriza por una independencia total frente a las
normas habituales; en particular, renueva los tópicos o las frases hechas. Así
un farmacéutico “ejecuta” una receta (por medio de una pequeña guillotina de
oficina),… Mejor todavía, las palabras por sí solas se convierten en
desmontables (L´Ecume des Jours) tal
como la célebre “porte cuir en feuilles de Russie”.
Sin
embargo, por encima de estas fantasías verbales, lo que se descubre de
verdaderamente esencial, es que el tono y el ritmo de la escritura se
transforman en cada página en función del acontecimiento, de los encuentros, de
las emociones, o incluso de los sueños en la soledad.
Le réveil de Wolf
Boris Vian
En Boris Vian, el
vegetal se expresa, el mineral se anima, todo se transfigura en el seno de una
vasta ósmosis; las mujeres llevan nombres de flores y los hombres, a veces, un
nombre… de lobo. Su universo, de hecho, no conoce separación ni entre los
elementos ni entre los reinos.
À moitié conscient, Wolf tenta un dernier effort pour
arrêter la sonnerie de son réveil, mais la chose, visqueuse, lui échappa et se
lova dans un recoin de la table de chevet où elle continua de carillonner,
haletante et rageuse, jusqu’à épuisement total. Alors le corps de Wolf se
détendit dans la dépression carrée remplie de morceaux de fourrure blanche, où
il reposait. Il entrouvrit les yeux et les murs de la chambre chancelèrent,
s’abattirent sur le plancher, soulevant en tombant de grandes vagues de pâte
molle. Et puis il y eut des membranes superposées qui ressemblaient à la mer…
au milieu, sur une île immobile, Wolf s’enfonçait lentement dans le noir, parmi
le bruit du vent balayant de grands espaces nus, un bruit jamais en repos. Les
membranes palpitaient comme des nageoires transparentes ; du plafond invisible
croulaient des nappes d’éther, s’épandant autour de sa tête. Mêlé à l’air, Wolf
se sentait traversé, imprégné par ce qui l’entourait ; et il y eut soudain une
odeur verte, amère, l’odeur du cœur en feu des reines-marguerites, pendant que
le vent s’apaisait.
L´Herbe
rouge, chap. XI (J.-J.
Pauvert, éditeur)
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BORIS
VIAN PAR JACQUES PREVERT
Boris Vian
Sa date de naissance
Sa date de décès
Ce fut langage chiffré
Il connaissait la musique
Il savait la mécanique
Les mathématiques
Toutes les techniques
Et les autres avec
On disait de lui qu’il n’en
faisait qu’à sa tête
On avait beau dire
Il en faisait à son cœur
Et son cœur lui en fit voir de
toutes les couleurs
Son cœur révélateur
Il savait trop vivre
Il riait trop vrai
Il vivait trop fort
Son cœur l’a battu
Alors il s’est tu
Et il a quitté son amour
Il a quitté ses amis
Mais ne leur a pas faussé
compagnie.
Boris jouait à la vie
Comme d’autres à la bourse
Aux gendarmes et aux voleurs
Mais pas en tricheur
En seigneur
Comme la souris avec le chat
Dans l’écume des jours
Les lueurs du bonheur
Comme il jouait de la trompette
Ou du crève-cœur
Et il était beau joueur
Sans cesse il remettait sa
mort
Au lendemain
Condamné par contumace
Il savait bien qu’un jour
Elle retrouverait sa trace
Boris jouait à la vie
Et avait des bontés pour elle
Il l’aimait
Comme il aimait l’amour
En vrai déserteur du malheur.
Jacques PREVERT
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